2 semaines et demi, ce n’est rien. Ce n’est pas assez pour profiter à fond de chaque moment. À plusieurs reprises, je me suis dit qu’on manquait quelque chose, que j’aurais dû prévoir un programme plus flexible. À retenir pour les prochains voyages : ne pas toujours rester fidèle à son planning et profiter des opportunités quand elles se présentent.
Qu’ai-je retiré de ce voyage, de ces rencontres, de cette aventure? Un regard deux semaines en arrière … Les tons rouges et pourpres des paysages écossais, l’odeur d’un chien mouillé, le vent iodé et la pluie glaciale de l’Irlande sur ma peau, le goût du canard fraîchement chassé, la douleur dans mes muscles et mes poumons à chaque pas vers le sommet et le ronronnement du moteur des bus qui berce mon sommeil
J’ai eu l’impression de ne faire que passer, prendre quelques photos, échanger nos histoires, partager un moment et puis, repartir. C’est ça le voyage aussi. Mais certains moments de ce séjour méritaient un plus long souvenir.
Sur un coup de tête ou un peu par hasard ?
J’ai décidé que l’Écosse serait la première destination de Where’s the F. D’où venait vraiment l’idée ? Ça a au fond peu d’importance. J’avais au final envie de voir des paysages vides de présences humaines pour m’inspirer, me ressourcer. Un petit tour sur Pinterest et mon choix était fait. C’est parti pour l’Écosse. Le petit détour par l’Irlande était une envie de Julie. Elle avait aussi besoin d’un retour aux sources pour avancer.
Des challenges ? Je m’en étais fixé deux: produire du contenu en continu (filmer, monter, publier nos vidéos tout au long du voyage) et « survivre » à une journée entière de randonnée. Le deuxième a plus abouti que le premier, à moi de repenser ma manière de travailler … ou de marcher.
Mais ce voyage était aussi une manière d’apprendre à connaître Julie et à vivre à deux sans envahir l’espace personnel de chacune. Le voyage s’est révélé être plus que ça : c’était aussi l’occasion de tester le couchsurfing, de programmer un voyage « de moyenne durée » et de réfléchir sur le fonctionnement de notre projet Where’s the F.
Des découvertes inattendues
Heureusement, je n’avais pas fixé un planning « trop touristique » pour pouvoir profiter des endroits et des paysages. J’ai aussi pris en compte l’avis de nos hôtes et c’est même eux au final qui m’indiquaient les meilleurs lieux à voir. Grâce à William et Sam, j’ai vu le Loch Muick avec sa faune et ses collines aux multiples couleurs. Kirsty et Sam m’ont montré l’un des meilleurs points de vue sur Glencoe, depuis l’un des sommets de ses montagnes. J’ai pu me prouver que j’étais capable physiquement de monter là-haut. Peut-être la prochaine fois irai-je encore plus haut ?
Du sport
Ce voyage a aussi été l’occasion pour moi de connaître mes capacités à marcher plusieurs jours de suite, pendant plusieurs heures d’affilées, sans me résigner à m’asseoir le cul dans l’herbe l’air désespérée (oups c’est arrivé une ou deux fois – pas plus, promis!). Monter à presque 1000m d’altitude à pied, c’était une première pour moi, ça ne sera sûrement pas la dernière. J’y ai pris goût et ça me manque déjà.
Faire du sport ne m’a jamais dérangé, si on peut dire ça ainsi. Je ne suis pas une « sport addict » mais j’aime me dépenser. C’est la première fois que je perçois l’utilité de l’activité physique: aller plus loin, aller plus haut pour découvrir des points de vue incroyables et inimaginables depuis en bas – et complètement différents depuis là-haut. Le sport, c’est aussi une manière d’ « entrer en soi », se questionner et repousser ses limites physiques et mentales. Oui, monter en haut ne demande pas que de la force et des muscles. Et ça, je ne le croyais pas vraiment avant. C’est pourtant cette sensation qui me fera grimper plus haut, marcher plus loin la prochaine fois …
Hear me roar !
J’ai toujours pensé que j’avais une volonté d’acier. Cette expérience me l’a prouvé. Quand je veux, je peux. Toujours et quelque soit l’enjeu. Dépasser mes limites et apprendre à mieux me connaître, c’est aussi ça Where’s the F. Pour moi, pour nous, et pour vous, les lecteurs et les contributeurs du site.
Mes réflexions sur Where’s the F
Mon souhait ? Jusqu’où et comment je veux mener ce projet ? Ce sont principalement les questions que je me pose en ce moment même. Au fur et à mesure des rencontres et de l’avancement du voyage, je réfléchissais de plus en plus à comment faire vivre notre projet sur le long terme.
Pendant le voyage, des questions sur le projet (son angle, sa faisabilité et sa viabilité) ont été évoquées. J’envisageais les choses de la même manière que Julie. Ce projet doit me permettre de m’aventurer dans des zones d’inconfort, de sortir de mon quotidien, d’expérimenter. Parce que, oui, Where’s the F est avant tout un expérimentation, une expérience personnelle et professionnelle ou professionnalisante.
Premièrement, on m’a fait remarquer que je ne devrais pas hésiter à contacter des sponsors et des marques de matériels photographiques et vidéos. Ça me permettrait de tester du nouveau matériel. Deuxièmement, j’ai aussi réfléchi à mon travail quotidien et professionnel, celui qui, hors de la plateforme Where’s the F, me permettra de gagner notre vie… Comment trouver des projets et des clients dans chaque pays, ville où je déposerais mes valises ? Le projet avant le choix de pays ou le contraire ? Au final, à mon retour en Belgique, je lance des pistes, des propositions de projet, et on verra où cela me mènera …
Ma vision du voyage
Je ne veux pas être de ces gens qui racontent leurs derniers voyages en Californie ou en Australie en ne citant que les lieux visités et la qualité de l’hôtel. Les voyages sont faits de rencontres, d’aventures, d’expériences et c’est ce que je veux vivre et raconter. Chaque souvenir raconté est une partie de la culture locale, une personnalité croisée, un moment de vie, la nôtre ou la leur.
Mes aventures sont des choses qui me tiennent à coeur. Je les fais, et les ferai, car cela me pousse à dépasser mes limites, cela m’inspire, me permet d’en apprendre plus sur moi-même. Je veux mettre en avant avec Where’s the F les valeurs du voyage: les rencontres, le partage de savoirs, de compétences, d’histoires, l’entraide pour une noble cause, la solidarité. Tout ça est « gratuit » et enrichissant. Et pour sûr que je ne suis pas la seule à envisager le voyage de cette manière. C’est pourquoi j’ouvre ce site à d’autres « contributeurs » et que je veux développer cet aspect de communauté.
Après réflexion, je me pose encore beaucoup de questions (plus qu’énoncer ici brièvement) et n’arrive pas à imaginer l’ampleur que pourrait prendre Where’s the F. Mais ce que je sais, à 100%, c’est que je veux voyager avec cette idée que les rencontres et les (més)aventures font les voyages et que cela mérite d’être raconté. Et puis, que me retient-il de le faire ?
Pensées post-voyage
La question est plus de connaître ce qui me fait réellement peur ? Ma vie est confortable et l’inconnu peut m’effrayer … Ou même pas. Ce n’est pas l’inconnu que je crains. Au contraire, cela m’attire. Au final, ce sont des choses très matérielles qui m’empêchent de partir pour de bon: peur de ne pas avoir assez d’argent, de ne pas pouvoir acheter tous les jours ce que je veux (et dont je n’ai pas forcément besoin), … D’un autre côté, rien ne me retient vraiment en Belgique. Je n’abandonne rien derrière moi. Pas de maison, pas de voiture, pas de copain, pas d’enfants. C’est maintenant ou jamais. Et jamais, cela signifie vivre avec le regret de ne pas avoir osé.
Après ce voyage, je n’ai envie que d’une chose : pousser ce projet le plus loin possible. Le voyage n’a pas eu que des côtés bénéfiques et j’en ai tiré plusieurs leçons. Il m’a coûté beaucoup plus que prévu, notamment à cause du coût des transports. Trop planifié tue la spontanéité du voyage. Il faut savoir prendre des risques (faire du couchsurfing plus souvent, ne pas réserver tous les hôtels,…) et son temps (rester dans un lieu juste parce qu’on s’y sent bien). Ainsi, je suis arrivée à la conclusion que je devais envisager le voyage autrement : partir sans prévoir un retour, m’installer pour un petit temps dans une ville pour mieux la découvrir et en profiter, rester chez un hôte pour mieux apprendre à le connaître, lui et sa culture.
J’ai déjà de nouvelles opportunités, j’espère pouvoir les saisir. La suite de l’histoire reste encore à écrire … je vous tiens au courant!