Oslo, c’est plus d’un million d’habitants réparti entre les immeubles épurés et les forêts denses et épineuses. Oslo, c’est 454 km2 dont plus de la moitié est recouverte de pistes de skis et de sentiers de promenades. Oslo, c’est une envie de s’échapper de la ville dès le premier pied posé sur le trottoir.
L’avion atterrit entre deux colonnes de sapins d’un vert profond. Depuis le ciel, j’ai suivi les rives de l’Oslofjord jusqu’à la ville, si petite entre l’eau, les îles et les forêts à perte de vue. Je ne m’imaginais pas Oslo de cette manière. Si proche de la nature et à la fois, si urbaine et tumultueuse.
En 40 minutes, la navette de l’aéroport a traversé tous ces paysages : la forêt, le fjord, le monde souterrain des tunnels menant à la ville, l’agitation du trafic matinal, … Le soleil guette derrière les nuages grisonnants les façades beiges et colorées. La météo est agréable pour commencer à visiter la ville. Je me promène, je m’arrête de temps à autre devant une vitrine de magasin ou un restaurant pour repérer mon programme shopping et gastronomique des prochains jours. Mais je n’ai en fait qu’une idée en tête : aller voir la ville de là-haut, entre la fameuse piste de Holmenkollen et les chalets.
Mon vagabondage me mène à une petite place agitée par les allées et venues d’une terrasse à l’autre de jeunes norvégiens en départ pour leurs vacances. Le nom de cette place ? Je pense que c’est la Olaf Ryes plass. Je n’en suis pas sûr. Je suis un peu perdue. L’ambiance est à la fête et il n’est que 17 heures. Fin d’examens, début des vacances ? En tout cas, le mousseux et la bière coulent à flot …
Deux amies aussi stylées que sur une photo de Facehunter y mangent un hamburger à l’allure de pain bagnat. Aucune cigarette en vue. Même pas ces fameuses nouvelles dérivations, les e-cigarettes. Les Norvégiens seraient-ils si classes et sains de corps qu’on le raconte ? Déjà lors de mon bref passage au Danemark, j’avais remarqué que le vélo était plus répandu que la voiture et la marche à pied. Ici, à Oslo, le style de vie scandinave se confirme une nouvelle fois à mes yeux. Des vélos à chaque coin de rue, arbre ou poteau de signalisation et un trafic de voiture inexistant à l’exception des grands axes de la ville. C’est agréable de se promener à Oslo. L’air y est respirable.
A peine le temps de me poser cette question qu’une maman à vélo me dépasse suivie de ces deux petites filles aux bicyclettes flashy jaunes et bleues, tout cheveux blonds et sourires au vent. Vous le voyez le cliché ? La ville a un côté très bourgeois-bohème. Peut-être est-ce parce que j’en ai cette image hipsterisée en tête ? La brique rouge mêlée au beige et au jaune des façades domine la ville. Leur opéra n’aurait pas pu être plus proche de leur architecture scandinave : géométrique, épuré, d’un blanc aveuglant.

















En tentant de casser le cliché, je m’évade de la ville avec le premier métro : direction Frognerseteren et ses forêts de sapins. C’était mon idée depuis le départ. Je peux même dire que je suis venue à Oslo pour visiter cette partie-ci de la « ville ». Dans le guide gratuit de VisitOslo, ils y parlent surtout des fameuses stations de ski et très peu, au final, des sentiers de randonnées qui permettent de redescendre dans le centre en glissant sur les épines de sapin.
Une petite escapade de quelques heures renforce mon cliché norvégien : ils sont sportifs, ne ratent pas une occasion de pratiquer la marche ou le vélo allègrement. Ils ont l’air de rien dans le métro. Petit sac à dos, chaussures de marche aux allures « casual », on ne les croirait pas sur le départ d’une randonnée de quelques heures. Certains enfants sont même équipés de ski ou de cordes et harnais d’escalades… Vous ne verriez pas ça en Belgique ! Même pas au fin fond des Ardennes.
En trois jours, le tour de la ville est fait : le palais royal, la galerie nationale, le centre ville, la cathédrale, l’opéra, le Grünerlokka, le Viggeland Sculpture parc ainsi qu’une balade en bateau entre les îles du fjords jusque Bygdoy. J’ai vu Oslo et bien plus encore. Il est temps de reprendre un avion.
Dans la navette m’amenant à l’aéroport, j’écoute les conversations voisines. Un jeune homme, appelons-le « le basketteur » vu sa grande taille et son look sportif, discute avec sa petite famille. Au fil des brides de conversations que j’entends, je comprends qu’il est français, vivant depuis presque 18 ans à Oslo. J’imagine alors qu’il y est venu pour une année d’échange ou pour jouer dans un grand club de basket d’Oslo (y en a-t-il un ? Qui sait …) et qu’il est tombé amoureux de la ville, du pays et de cette langue aux lettres imprononçables, ou tout simplement, de cette charmante femme assise jusqu’à côté de lui, leur petite fille métissée sur les genoux.
Moi aussi, je pourrais y rester. M’acheter un vélo et parcourir la ville comme une vraie Osloïte. Manger des pizzas rectangulaires appelées « Skorpe » et des hamburgers géants dans des pains bagnats. Déjeuner avec des sandwiches à l’emmental et jambon cuit tous les jours, accompagnés d’un jus de grenade. Cette ville m’a plu, je m’y suis sentie bien. J’ai appris à la connaître malgré ce cliché persistant. Oslo, on se reverra, c’est sûr.